J’ai participé le 16 et 17 janvier 2010 au master class donné par Anna Halprin au 104 à Paris invitée par contredanse Bruxelles. Nous étions une centaine de professionnels et non professionnels de la danse, accueillis par le 104 à Paris dans le 19ème du 16 au 17 janvier 2010. Le dvd contient des extraits de ce master class. un extrait
Plus d’infos: www.dancinglife-danserlavie-annahalprin.org
Site de l’artiste : www.tamalta.org et www.annahalprin.org
NOTES sur le Master Class
Premier jour le 16 janvier : l’arrivée
Nous étions une centaine à participer au master. Le nombre était intimidant. La salle était de grande taille. Un paperboard, des livres, un ordinateur étaient installés sur la droite en entrant ; ses outils étaient activés régulièrement par l’artiste, pour faire un point, discuter, illustrer… Anna Halprin était assistée par la danseuse chorégraphe Noémie Lardier et le percussionniste Sergio, qui a contribué à souligner la place du rythme dans l’art de Anna Halprin
Matin
Première proposition : réalisation d’un autoportrait à l’aide de symboles, figures, émotions etc. sur un format raisin et avec des pastels de couleurs à l’huile (durée 10 mn). L’objectif : enregistrer notre état psychique à l’arrivée. Une fois le dessin terminé, Anna nous propose de mettre en mots ce que l’on a dessiné, d’extraire trois termes et de construire une phrase avec. cette phrase était ensuite notée sur une feuille libre.
la deuxième phase de la proposition s’est déroulé avec un partenaire, choisi au hasard. Le partenaire tenait votre dessin telle une cape de torero. Il fallait improviser face à ce dessin par des mouvements et des façons de dire la phrase que vous aviez construite avec les 3 termes. Vous pouviez accentuer votre souffle, amplifier votre voix, etc. Chacun à tour de rôle improvisait ainsi face à son propre dessin. Vient ensuite un temps d’échange entre les deux partenaires pour dire leurs ressentis et les croiser leurs vécus de cette expérience.
Les autoportraits ont été accrochés sur les murs et la centaine d’individus présents pouvaient mesurer la diversité. Cela a permis à Anna de parler de « la diversité » et d’atteindre l’un de ses objectifs : amener le groupe à reconnaitre la diversité des individus en présence ; elle soulignât la nécessité de maintenir cette singularité. Comment dans ce chaos des singularités, créer sa propre danse sans oublier celle des autres ?
Recentrement du groupe
Constitution de deux groupes : les personnes ayant dansé en premier devant leur autoportrait formaient le groupe 1 et les autres le groupe 2 ; des propositions étaient faites et expérimentées par groupe, le plus souvent sur le mode de la confrontation physique.
Apm
Après les affrontements, moment de relaxation avec un partenaire ; la tête, les bras et les jambes étaient manipulés par l’autre, savoir livrer son corps à l’autre
Ensuite et avec le même partenaire : se regarder droit dans les yeux et tenter, tout en ne perdant pas le contact visuel avec l’autre, de percevoir l’environnement autour de lui ; puis chacun est chargé de soulever son partenaire, de le décoller du sol, à tour de rôle et plusieurs fois, enfin se déplacer sur le plateau paume contre paume : servir de guide et/ou se laisser guider.
Changement de partenaires :paume contre paume
Travail sur les polarités : actif et passif. A la recherche d’un équilibre entre les deux personnes ? Quand est-on actif et/ou passif dans la vie quotidienne ? Dans quelles situations ? Cela permettait de s’interroger librement sur les luttes, les rapports de pouvoir, les fragilités, les manques, de poser également la question de soi et de son affirmation
le face à face entre deux individus pris dans la centaine de personnes : en même temps, paume contre paume, déplacement du groupe de façon à figurer des lignes, à faire une sorte de dessin vivant dans l’espace. Les déplacements se firent jusqu’à sentir une forme d’épuisement voire de lassitude ; l’exercice semblait trainer dans le temps, se perdre.
Les hommes furent séparés des femmes ; les hommes étaient chargés de construire une danse qui les représentait puis ils firent la danse devant les femmes et partagèrent entre hommes cette expérience une fois vécue. Les femmes après avoir regardé la danse des hommes se réunirent autour d’Anna et furent informées du programme du lendemain. La séparation homme et femme a généré des discussions, souvent négatives, principalement de la part des femmes : pourquoi exclure les hommes de façon aussi brutale… ou encore « on a commencé ensemble, on doit finir ensemble »… Certains hommes ont fait remarqué qu’ils avaient apprécié être entre eux, notamment car ce moment est rare dans le milieu de la danse…
La journée s’acheva sur la proposition de poursuivre l’interrogation de soi, dans son espace privé en fonction du protocole suivant :
Penser à une relation simple, primale avec le monde et répondre en s’appuyant sur les questions suivantes :
Qu’est ce que j’ai eu que je ne voulais pas ?
Qu’est-ce que je n’ai pas eu et que je voulais ?
Qu’est-ce que j’ai eu peu et que je voulais plus et inversement ?
Autres questions
The question are in relation to your experience of learning passive & being active .”
Is there anything from your experience of being passive and active that has some connection to a specific relationships in your life?”
Deuxième jour, le 17 janvier
Matin
Échanges théoriques sur sa démarche et sa philosophie, son état d’esprit
Exercices collectifs puis avec partenaire = dos à dos, l’un soutenant l’autre, le poids de son corps pesant au fil des levées et reposées, arrêter lorsque cela devient insupportable pour l’un des deux. Être en synergie, en désynchronisation, distancié…
Apm
Anna propose ensuite de former des groupes de 4 personnes et d’échanger une 20 mn sur « pour qui on danse » en essayant de se dégager de son ego… Une fois que chaque personne a éclairci pour qui il danse aujourd’hui, il construit une phrase courte.
Anna nous regroupe et nous prépare à la chorégraphie « Planetary Dance »
en dessinant des figures sur paperboard et donnant des consignes. Ainsi trois cercles seront formés, trois mouvements, trois tâches à effectuer CERCLE 1 : courir à petite foulée à la périphérie CERCLE 2 courir à grande enjambée en mouvement inverse du cercle 1 CERCLE 3 marcher et lorsque cela suffit pour soi, s’arrêter et venir au centre autour du percussionniste.
REPRENONS en acte.
Les 100 persos forment tout d’abord un cercle dos aux murs ; le percussionniste vient se placer au centre et entame un rythme ; chaque personne entrait en déclamant sa phrase (pour qui je danse) les bras levés au ciel et entrait dans le cercle 1 en se calant sur le rythme des pas, des autres.
Nous pouvions changer de cercles autant de fois souhaités, pour cela indiquer par un petit geste le décrochement… la durée était indéterminée = elle dépendait du temps que chacun mettait à rejoindre le centre.
une fois au centre, chacun pouvait s’exprimer : garder simplement le rythme en bougeant les pieds, amplifier celui-ci par la voix, par de amples mouvements tandis que dans un même temps, d’autres poursuivaient la course.
Une fois que tout le monde est au centre, Anna nous propose de glisser sur le sol, de laisser s’exprimer les dernières tensions : amplitudes et variations de la voix, souffle, silence, petits mouvements.
Puis chacun se lève, tend les mains vers le bas et les remonte lentement, les pieds bien ancrés dans le sol et rejet de son souffle, loin très loin devant soi
Cette journée s’est achevée par la réalisation d’un autoportrait sur format raison avec pastels à l’huile. Une fois le dessin achevé, trouver un partenaire et discuter des changements entre l’autoportrait réalisé à l’ouverture du master et celui fait pour le clôturer.